L'Association "Le Conservatoire de Kakis des jardins d’Escoubilles" a souhaité réaliser une étude afin d'analyser les conditions scientifiques, techniques, économiques de mise en valeur du conservatoire de fruitiers rares créé par Monsieur Raphaël Colicci et situé à St Privat - la Bruyère des Salces, et comprenant plus de 1000 variétés fruitières et plusieurs collections nationales (Kakis, Grenades...).
D’une manière générale, l’association poursuit plusieurs objectifs dont le projet de création du sentier:
a) Préserver la biodiversité des espèces fruitières, régénérer les écosystèmes abîmés :
Le projet de sentier des cultures doit permettre aux visiteurs de découvrir, sentir, toucher, goûter les saveurs tout au long du parcours avec des espèces fruitières d’une diversité incroyable, comme dans un jardin de cocagne. Aujourd’hui conservatoire fruitiers, ce terrain fut d’abord un terrain délaissé après avoir longtemps été exploité pour l’extraction et la fabrication de meulières en grès. Cette terre considérée comme inculte - jonchée de débris de meules - marquée par une absence presque totale de terre arables, n’a pas pour autant découragé son propriétaire qui -en quelques années- a réussi à y faire pousser des fruitiers d’une diversité incroyable.
La transformation du Jardin des Escoubilles en Sentier des cultures, raconte ainsi l’histoire d’une terre stérile qui - à force d’efforts et à l’aide de pratiques de régénération des sols en agriculture biodynamique et agroécologique - , est devenu progressivement un oasis pour la sauvegarde des fruitiers rares et anciens, jouant un rôle de véritable conservatoire de la biodiversité.
Les abeilles, nous le savons, sont un véritable marqueur de la biodiversité qui conditionne l’avenir de la production fruitière : elles sont malheureusement de plus en plus menacées par la pollution. Si l’on veut améliorer la pollinisation des fruitiers, il faut essayer d’améliorer les chances de survie des abeilles.Dans cet objectif, des ruches expérimentales (murs d’abeille en terre cuite, ruches troncs, ruches solaires..) ainsi que des plantes et des arbres mellifères ont été implantées sur le sentier, afin d'offrir un terrain attractif et favorable au maintien d’une population d’abeilles de pays (l’abeille noire du Languedoc), sur un territoire et un lieu éloigné de toute source de pollution.
b) Cultiver la mémoire fruitière (pomologie), vecteur d’innovationLa connaissance des variétés fruitières anciennes ou rares est un véritable savoir-faire en danger : c’est pourtant l’une des clés de l’agriculture et de l’alimentation de demain. Cette connaissance est également primordiale pour trouver des solutions face au changement climatique : au-delà de la nécessaire évolution des pratiques (moins consommatrices d’eau et d’intrants), il faut pouvoir demain identifier des espèces résistantes aux maladies et adaptées à chaque micro-climat local.
Outre son aspect patrimonial, la préservation de la biodiversité fruitière se révèle être une véritable source d’innovation si l’on sait valoriser les richesses cachées du végétal, ses actifs utiles à la santé : ce sentier est d’ores et déjà générateur de travaux de recherche avec la faculté de pharmacie de Montpellier, l’Inra, le Cirad de Montpellier... des brevets sont réalisés, d’autres sont en cours. Un pôle de chercheurs de renom, fédéré autour de Raphaël Colicci et de l’association, vient donner une dimension scientifique et aider à l’émergence de nouvelles filières fruitières "de niche", répondre à des débouchés économiques créateurs d’emploi ruraux et ainsi permettre une véritable reconquête des friches agricoles.
c) Montrer la richesse des savoir-faire ancestraux, capable de valoriser de nombreuses ressources locales du milieu naturelPendant de nombreux siècles, nos villages des contreforts du Larzac ont vécu grâce à l’exploitation de nos roches de grès : pour les pierres de construction et l’industrie des meules à aiguiser célèbres dans toute l’Europe. En restaurant ce patrimoine vernaculaire (maison de meuliers-écomusée, borie en grès...), il s'agissait de veiller à conserver la mémoire des lieux.
Des arbres emblématiques comme le châtaignier, l’amandier, le micocoulier, façonnaient nos paysages. Ils ont pratiquement disparu. Ces vieux troncs rescapés ont trouvé une deuxième vie grâce au land-art. Sculptés, ils témoignent de la vie des paysans quand ils pratiquaient encore la polyculture.
Le milieu naturel a repris le dessus sur ces cultures et le pastoralisme a régressé. Nous pouvons valoriser ce patrimoine sauvage au biotope très spécifique d’ici : les contreforts du Larzac sont à la frontière de deux climats : méditerranéen et continental, source d’une incroyable biodiversité. La pédagogie porte sur les ressources des plantes sauvages, qu’elles soient alimentaires (salades sauvages, asperges…) ou médicinales (macérât, distillation de la flore, des simples oubliés ….).
Sept chapitres d’interprétation thématiques ont également été retenus pour la muséographie de plein air autour des différentes ressources patrimoniales du conservatoire :
La phase d'investissement permettra de réaliser une mise en conformité et une sécurisation du site, l’aménagement du parcours de découverte, la réalisation de la muséographie d’extérieur et de divers supports pédagogiques thématiques et d’outils de communication.